Accueil > Documentations scientifiques > Revues récentes > Madagascar : revue de géographie > Archives > volume 28, janvier-juin 1976 > Une Preuve de la continuité de l’ancienne couverture forestière de Madagascar (...)
-
Une Preuve de la continuité de l’ancienne couverture forestière de Madagascar : la biogéographie des nymphalidés, et spécialement des charaxes (lépidoptères)
Madagascar : revue de géographie, volume 28, janvier-juin 1976 pp:123 - 132Auteur(s) : Battistini R.
Auteur correspondant :
Mots-clés : ECOLOGIE DES FORETS/INSECTES DES FORETS/LEPIDOPTERES/ PAPILLONS/NYMPHALIDES/CHARAXES/DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE/ FORETS/PHYTOGEOGRAPHIE/MADAGASCAR
Résumé de l’article
[FR] Quel que soit leur isolement, les lambeaux forestiers de l’Ouest malgache possèdent une riche faune de Nymphalidés (Lépidoptères) comprenant la plupart des espèces présentes dans la forêt de l’Est. Ces lambeaux forestiers n’ont pu être peuplés postérieurement à leur isolement : force est donc d’admettre qu’ils résultent du morcellement d’un manteau forestier jadis plus continu. Contrairement à l’Afrique orientale, où les différentes espèces du genre Charaxès se sont différenciées en multiples sous-espèces dans un grand nombre d’isolats forestiers, aucune spéciation de ce genre ne s’est produite à Madagascar au niveau de la sous-espèce, en-dehors de C. Andranodorus et C. Antamboulou qui possèdent chacune une forme naine de milieu sec. Cette différence s’explique le mieux de la manière suivante : en Afrique orientale, les isolats sont plus anciens, remontant au moins à la fin du Gamblien, soit environ 10.000 ans ; à Madagascar, le morcellement du manteau forestier est dû à l’action humaine, qui remonte probablement à moins d’un millénaire, et est donc trop récent pour qu’ait pu se produire une telle spéciation généralisée au niveau de la sous-espèce. Le fait qu’il n’y ait pas eu, à Madagascar, multiplication, comme en Afrique orientale, des sous-espèces dans le genre Charaxès, démontre aussi qu’à aucun moment du Pléistocène, même lors des displuviaux les plus marqués, le manteau forestier n’a cessé de garder une certaine continuité. Il a fallu l’intervention récente de l’homme pour aboutir au morcellement observé actuellement, et dans cette réduction du manteau forestier les modifications récentes du climat n’ont pu en tout état de cause jouer qu’un rôle mineur.
[MG]
[EN] Whatever may be its seclusion, the forest strips of the Malagasy West side possess a rich fauna of Nymphalidés (Lepidopters) including most of the species which are in the Eastern forest. These forest strips have not been populated subsequently to their seclusion : it is therefore necessary to admit that they result of the parcelling out of a forest coat formerly more continued. On the contrary to Eastern Africa, where the different kinds similar to Charaxès have differenced in multiple sub-species in a large number of forests isolats, of that kind has come forward in Madagascar at the sub kind species, except for C. Andranodorus and C. Antamboulou who possess each one a dware form of dry environment. That difference can be better explained as follows : In Eastern Africa, isolats are more ancient, tracing their origin back at least at the end of the Gamblian, for instance about 10.000 years ; in Madagascar, the parcelling out of the forest coat is owed to human action, back likely to a millennium, therefore too recent for the possibility of such a generalized specification at the level of the sub-species. The fact that in Madagascar, there were no multiplications as in Eastern Africa of sub-species similar to Charaxès, shows also that a no time of the Pléistocène, eve n at the time of the most important displuvial, the forest coat did not cease to keep retain a certain continuity. It was with the human recent intervention that we arrived to the parcelling out which can actually be observed, and in this reduction of the forest coat, recent climatic conditions have not mad it possible to play but a minor part.