Accueil > Documentations scientifiques > Revues archivées > Omaly sy Anio > Archives > Omaly sy Anio (Hier et Aujourd’hui) : revue d’études historiques, volume 5-6, (...) > Ranavalona I and the missionaries : 1828-1840


  • Ranavalona I and the missionaries : 1828-1840
    Omaly sy Anio (Hier et Aujourd’hui) : revue d’études historiques, volume 5-6, janvier - décembre 1977, pp. 107-139

    Auteur : Brown M.

    Mots clés : MERINA/MONARCHIE/REINE RANAVALONA I/RELATIONS/MISSIONNAIRES BRITANNIQUES/HISTOIRE/1828-1840/MADAGASCAR

    [ FR ] La plupart des histoires de Madagascar donne l’impression que Ranavalona a, dès son avènement au trône, renversé la politique de Radama envers les missionnaires britanniques. Une étude détaillée de documents contemporains (surtout les lettres de missionnaires, le journal de l’agent britannique Robert Lyall et les Annales de Raombana) montre que cette affirmation doit être nuancée. En effet, il y avait beaucoup de continuité entre les politiques des deux souverains. Pendant plus de six ans Ranavalona a encouragé le développement du travail des missionnaires-artisans ; elle a permis, sans montrer le même enthousiasme que Radama, la continuation de l’œuvre éducationnelle (interrompue de temps en temps, il est vrai, par le recrutement de professeurs et d’élèves pour l’armée) ; elle n’a pas empêché le travail de l’imprimerie missionnaire, qui a édité et distribué des vingtaines de milliers de livres et de feuilletons ; et pendant une certaine période au moins il était accordé aux missionnaires plus de liberté que sous Radama en ce qui concerne l’œuvre de prosélytisme chrétien. En conséquence, on peut constater que les accomplissements les plus importants des premiers missionnaires datent de ces premières années du règne de Ranavalona.
    Il serait inexact de dire que les missionnaires furent expulsés, même en 1835. Ranavalona avait annoncé qu’elle appliquerait la règle fixée par Radama, selon laquelle tout Européen devait quitter l’Imerina après un séjour de dix ans. Mais l’application de la règle s’avéra très flexible. Plusieurs missionnaires restèrent plus de dix ans contre un seul qui dut partir contre son gré avant dix ans. La plupart des missionnaires partirent de leur propre volonté après la prohibition de l’enseignement chrétien en mars 1835 ; mais deux d’entre eux restèrent jusqu’en 1836, et il fut permis à deux autres de rentrer entre 1838 et 1840.
    Cette attitude relativement tolérante est difficile à concilier avec le dévouement presque fanatique de Ranavalona aux idôles et aux traditions ancestrales. Plusieurs explications sont suggérées : le besoin politique de démontrer la continuité avec le règne précédent, surtout parce que le droit de Ranavalona à la succession était douteux ; la valeur de l’œuvre industrielle des missionnaires-artisans, dont la fabrication de poudre ; la menace d’une invasion française sur la côte est, et l’imprudence de provoquer le gouvernement britannique en même temps ; et l’existence pendant quelques années d’une faction importante à la Cour qui favorisait une continuation de la politique libérale de Radama. Mais en fin de compte il paraît que, en permettant aux missionnaires de continuer à travailler pendant plus de six ans, la reine et ses ministres ont sous-estimé la puissance des doctrines chrétiennes. Pendant cette période, la nouvelle religion s’est enracinée si fortement en Imerina qu’elle a pu survivre à toutes les persécutions féroces des vingt-cinq années suivantes.

    Télécharger

© MESupReS 2009 - 2024. Mentions légales
(p) Secrétariat Général | Direction des Technologies de l'Information et de la Communication (DTIC)
Contact: dtic@mesupres.gov.mg - Tous droits réservés