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  • MALNUTRITION DES ENFANTS DANS LE MOYEN-OUEST DU VAKINANKARATRA (MADAGASCAR). UN PROBLEME GEOGRAPHIQUE, SOCIO-CULTUREL ET ECONOMIQUE
    Madagascar : revue de géographie, volume 54, 2018

    Auteurs : Yolande RAHARILANTOSOA,
    Joselyne RAMAMONJISOA

    Mots-clés : Malnutrition des enfants – Vakinankaratra - Hautes-Terres malgaches – Analphabétisme – Isolement - Accès aux soins - Pression foncière - Système de culture - Gestion de production

    La malnutrition demeure la première cause de mortalité des enfants à Madagascar. Dans le Moyen-Ouest du Vakinankaratra, l’état nutritionnel des enfants est plus mauvais qu’au niveau national. Les taux de la malnutrition y sont très hétérogènes. Le sous-espace à l’Est des Hautes Terres entourant la ville de Betafo accuse les plus grandes disparités tandis qu’à l’ouest celles à l’orée de la Commune de Soavina le sont moins. Les Moyen-Ouest proprement dit (Mandoto et Ankazomiriotra) ou les Pentes occidentales sont moyennement touchés. Enfin, à l’Ouest, à Miandrivazo, la prévalence reste faible. A l’échelle locale, les contrastes sont frappants.
    Une telle situation semble à priori s’opposer aux réalités physiques et économiques de la zone. L’analyse des déterminants de la malnutrition au niveau régional (Vakinankaratra et Menabe) font apparaître différents éléments. Des facteurs communs tels l’analphabétisme, la mauvaise gestion de la production et des revenus, l’isolement, la déficience en matière d’accès aux services sociaux de base (éducation, santé et transport), l’insuffisance d’information nutritionnelle, les habitudes alimentaires, le mauvais état de santé (prévalence élevée des parasitoses, des maladies à incidence nutritionnelle : diarrhée, paludisme, gastro-entérites, IRA, etc.), l’hygiène et l’assainissement défectueux ainsi que les tabous sont omniprésents. D’autres facteurs, particuliers à chaque sous-espace, sont la pression foncière sur les Hautes Terres, l’insécurité et les techniques peu évoluées sur les Pentes et l’Ouest.
    À l’échelle locale, l’explication des variations est trouvée dans le système de production. La durée de la période de soudure est strictement corrélée à cinq facteurs : la double riziculture, la pratique de cultures de contre-saison, l’adoption des méthodes et des variétés améliorées, la pratique de l’élevage laitier ainsi que l’existence d’autres sources de revenus jouent sur la pénibilité de cette période. Le fond du problème demeure social. L’emprise des coutumes dans la consommation alimentaire et de la tradition dans le système de production sont déterminants. Ainsi, pour attaquer ce fléau, les actions médicales ne suffiront pas. Les facteurs sous-jacents, sociaux et économiques sans oublier la dimension spatiale doivent être prises en compte et développés. L’éducation et l’augmentation de la production sont à favoriser en priorité.

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