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  • La mutation socio-economique face à l’exploitation aurifère dans le sous-espace d’Ambohimiarina II, Région Vatovavy Fitovinany
    Madagascar Revue de géographie, vol 56, 2021

    auteur (s) : Julienne RAHARISOA

    Mots clés : Espace Antanala, pauvreté rurale, gisement aurifère, mutation socio-économique.

    [FRS] Il est reconnu que le secteur minier détient un rôle capital dans l’économie et le développement d’un pays. Cependant, il peut être la source de nombreux litiges au niveau d’une population croissante qui, de par ses activités quotidiennes et à travers le contexte foncier, s’oppose catégoriquement aux exploitations. Madagascar connaît actuellement de nombreux cas de querelles sociales similaires comme Soamahamanina, ou d’Anjozorobe, etc…). La présente étude est réalisée dans la commune rurale d’Ambohimiarina II, située à soixante-dix kilomètres au Sud-ouest de la ville de Mananjary, dans la Région Vatovavy Fitovinany. C’est une zone à vocation agricole, l’agriculture constituant l’activité principale de la population. C’est une agriculture familiale où la production est destinée à l’autoconsommation. La population composée de plusieurs ethnies, est dominée numériquement par le groupe Antanala, lequel est l’occupant initial des lieux (RAHARISOA J., 2014). La recherche se focalise sur les changements socio-économiques et spatiaux amorcés déjà il y a quelques années, compte tenu de la pression démographique dans un espace étriqué. Ce contexte est actuellement exacerbé par l’exploitation aurifère. L’observation directe et les enquêtes au niveau de fokontany et aussi sur le site minier ont été effectuées en juillet à Septembre 2018. Les résultats montrent des désordres accrus suite à l’activité minière dans cette Commune. De petites exploitations aurifères artisanales ont débuté dans la zone vers les années 1990, et actuellement, elles attirent du monde, au détriment de la population locale créant ainsi une situation complexe. L’implication d’une grande société étrangère dans la même zone d’exploitation, mais avec de plus gros moyens et de papiers « réguliers » émanant du Ministère de mines, génère des querelles et des déséquilibres dans cet espace. En effet, la grande exploitation n’améliore pas le niveau de vie des paysans, au contraire elle accentue une pauvreté déjà existante. Ainsi, la Commune est délestée de ses ressources aurifères mais elle ne bénéficie d’aucune retombée sociale, ni économique intéressante. Les infrastructures manquent toujours cruellement et celles qui sont désuètes, ne sont pas réhabilitées.

    [ENG] It is known that the mining sector holds a vital role in the economy and development of a country. However, it can be the source of many disputes among a growing population, which, through its daily activities and through the land context, is categorically opposed to exploitation. Madagascar is currently experiencing many cases of similar social conflicts, which is disgraceful (the case of Soamahamanina, Anjozorobe, etc.). The present study is carried out in the Rural Commune of Ambohimiarina II, located in seventy kilometers at southwest of the city of Mananjary, into the region of Vatovavy Fitovinany. It is an agricultural zone ; farming constitutes the main activity of the habitants. It is a family agriculture where production is intended for self-consumption. The population is made up of several ethnic groups, but the statistically dominant group is the Antanala, who is the initial occupant of the premises (RAHARISOA J., 2014). The research focuses on the socio-economic and spatial changes initiated a few years ago, given the demographic pressure in a confined space. Gold mining currently exacerbates this context. Direct observation and surveys at the Fokontany level and on the mining site were conducted in July and August 2018. The results show increased disorders following mining activity in small artisanal gold mining started in the area around the 1990s and now, as is the case with any mining deposit, they attract people, to the detriment of the local population and thus creating a complicated situation. The involvement of a large foreign company in the same operating area, but with larger means and "regular" papers from the technical ministry in charge of the sector, generates quarrels and imbalances among the space. This large exploitation, anyway, does not improve the standard of living of the farmers ; on the contrary, it accentuates an already existing poverty. The Commune is relieved of its gold resources but it does not have any significant social or economic benefits. Infrastructures are still sorely lacking and others have not been rehabilitated.

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