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CARBONE BLEU ET REDD BLEU À MADAGASCAR, Commercialisation des zones maritimes côtières
Mada Géo : Journal des Sciences de la Terre, ISSN 2074-4587, Vol 57, juillet 2020Auteurs : Dr RATOVOHAJA Hanitra (1)
Mots clés : croissance, économique, services, écosystémiques, biodiversité.
Maître de Conférences à l’IUGM
Dr RAVELOJAONA Dorient (2)
Enseignant Chercheur à l’Université de Toamasina
Monsieur ANDRIANJAFIMANANA Fenosoa Eric (3)
Doctorant à l’EDGVM :Université de Mahajanga
Madame RAZAFY Béatrice (4)
Doctorante à l’ESSA Ankatso/Université d’Antananarivo
Le ‘monde bleu’ se compose en Afrique d’un vaste réseau de lacs, de rivières et d’étendues
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marines. L’économie bleue peut jouer un rôle essentiel dans la transformation structurelle de
l’Afrique, la croissance économique durable et le développement social. Les principales
branches de l’activité économique de l’Afrique basée sur les ressources marines et aquatiques
sont aujourd’hui la pêche, l’aquaculture, le tourisme, les transports, le secteur portuaire, le
secteur minier et le secteur de l’énergie. Avec la vogue du « Carbone Bleu » ou « REDD Bleu
», des ONG, des consultants et des entreprises arrivent chez ces personnes, leur racontant
qu’il faut conserver les mangroves, et surtout le carbone qu’elles contiennent. Or, il est peu
probable que cette nouvelle tendance sauve les mangroves ou atténue la crise climatique en
général. Premièrement, ceux qui défendent le « Carbone Bleu » n’identifient pas clairement
les causes de la destruction des mangroves et des zones marines côtières. Dans bien des cas,
ces causes sont résumées, dans leurs analyses, comme le résultat d’une mauvaise gestion et,
par conséquent, n’empêchent pas les grandes entreprises de continuer à envahir et à détruire
les mangroves du monde. Deuxièmement, suivant la logique des marchés du carbone et autres
« services écosystémiques », chaque fois qu’une zone est conservée, une entreprise reçoit le
droit de continuer à émettre du CO2 ou de détruire une autre mangrove, comparable en
biodiversité à la zone conservée. Dans cette logique de la « compensation » de la pollution ou
de la destruction, les communautés n’ont aucune place, la destruction des territoires marins
côtiers n’est pas considérée et les causes de cette destruction ne sont pas combattues. Les
communautés sont absentes de toute la publicité du « Carbone Bleu » ou « REDD Bleu ».
Bien qu’elles habitent les territoires marins côtiers, elles n’ont jamais cherché à savoir si ces
territoires contiennent beaucoup de carbone ou non, ou s’ils fournissent des « services
écosystémiques » et, encore moins, quel est le prix de ces services.