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  • Aménagement régional à Madagascar : Morondava, un cas d’érosion marine
    Madagascar : revue de géographie, volume 40, janvier-juin 1982 pp:15 - 40

    Auteur(s) : Neuvy G.

    Auteur correspondant :

    Mots-clés : AMENAGEMENT DU TERRITOIRE/LITTORAL/EROSION/EFFETS DE L’HOMME/MADAGASCAR/MENABE/MORONDAVA

    Résumé de l’article

    [FR] Morondava est un port de Madagascar sur une côte sableuse, basse et instable, du Canal de Mozambique, dans l’axe du delta d’une rivière se terminant par deux bras dont l’un capture périodiquement le début de l’autre. En 1952 commença une intense érosion marine qui, en douze ans, élimina une partie de la ville, dont le boulevard maritime en bord de mer, le phare, plusieurs maisons d’habitation et un quai portuaire. La ville fut aussitôt protégée par des épis en enrochement, puis en béton, disposés perpendiculairement à la côte, sans que les causes de cette soudaine érosion ne soient clairement définies. C’est cette recherche qu’a entreprise l’auteur qui met en évidence trois causes distinctes : - la mise en charge de la nappe phréatique, après une saison humide à forte pluviométrie. Le sable de la plage et des fonds marins, en certains points, est mis en suspension par la remontée d’eau douce et entraîné par les courants et la houle. - les phénomènes de capture entre les deux bras du fleuve, Kabatomena et Morondava, dont les embouchures sont respectivement au sud et au nord de la ville. Lorsque la Kabatomena a le plus fort débit, elle apporte en mer un important volume de sable que la houle de sud-ouest (régime dominant pendant huit mois de l’année) repousse vers la plage de la ville. Lorsque la Morondava a le plus fort débit, le sable qu’elle transporte est repris par la houle de sud-ouest qui le repousse vers le nord : la plage de la ville est alors soumise à l’action érosive de la mer. - l’action de l’homme qui fut néfaste par deux interventions : l’élargissement et le déplacement vers le sud de la passe de Betania, au sud de la ville ; le déplacement, en 1951, de l’embouchure du canal Hellot qui, de l’extrémité sud de la ville, a été reportée dans la passe de Betania. La ville avait été construite sur un cap d’estuaire, celui d’un bras de la Morondava qui, au siècle dernier, occupait l’emplacement du canal Hellot. L’estuaire n’existant plus, le cap tend à disparaître sous l’action des houles de tempêtes, au moment des plus fortes marées. Nous sommes en présence d’un cas où l’action de l’homme a rompu l’équilibre naturel d’un secteur côtier dont la situation était déjà rendue instable par un phénomène de capture et par la présence d’une nappe souterraine périodiquement artésienne.

    [MG]

    [EN] Morondava is a port of Madagascar in the Mozambique Channel. It has sandy, low unstable coast and lies on the axis of a river delta between a split river-bed, one arm of which periodically captures the river-flow from the other. Severe marine erosion began in 1952, and within twelve years had destroyed part of the town, including the coast road, the lighthouse, several houses and a harbour wharf. The town was immediately protected by rocks (subsequently concreted) groynes orientated perpendicularly to the coast, without the causes of the sudden erosion having been understood. The author undertook the necessary research and three distincts factors were found to be relevant : - The raising of the water table after a wet-season of high rainfall. At certain places, the sand on the beach (and some below the sea) was forced into suspension by the increased head of fresh water, and swept away by the currents and sea swell. - The change of flow between the arms of the split river-bed. The Kabatomena arm discharges to the south of the town and the Morondava arm to the north. When the Kabatomena arm holds the main flow, it transports a significant quantity of sand into the sea, which is pushed back towards the town beach by the southwest swell which prevails for eight months in the year. When the Morondava arm holds the main flow, the transported sand is pushed away further to the north by the southwest swell and the beach of the town is then subjected to the erosive action of the sea. - The actions of man which were ill-fated from two aspects : the widening, and shifting southwards of the Betania bay, south of the town ; and the movement, in 1951, of the Hellot canal mouth from the extreme south of the town to Betania bay. The town had been built on the tip of the estuary of one arm of the Morondava river which followed, last century, the present line of the Hellot canal. This estuary no longer exists and thus under the action of storm surges at spring tides, the tip of land tends to disappear. This is, therefore, a case where man’s action have disturbed the natural balance of a coastline ; a coastline that was already inherently unstable due to the alternating route followed by the river-flow, and the presence of a water table that periodically became artesian.

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